Lettre ouverte à Monsieur le Directeur Général
Emmanuel,
Notre entreprise est fatiguée !
Quels moyens pour assurer nos missions ?
C’est une question récurrente, qui rythme le quotidien sur le terrain.
Et réponse récurrente, elle aussi, on déshabille l’un pour habiller l’autre, on déplace les moyens, on comble les trous et on en crée de nouveaux. On fatigue les équipes, on les balade, on bricole...
Mais c’est quoi le plan ? Au-delà de réduire les effectifs, de maitriser la masse salariale ? Quelle est la réflexion sur les moyens à mobiliser ?
Nous constatons que déjà, certains de nos collègues ont abandonné l’idée d’évoluer et démissionnent, d’autres sont épuisés, inquiets, ou en quête de sens.
Il n’est pas acceptable que certains salariés perdent leur enthousiasme, leur attachement au travail bien fait.
Dans ce contexte difficile, l’arrêt de travail peut même servir de sas de décompression, donner un peu de temps pour souffler. L’absentéisme serait-il l’arbre qui cache la forêt : des situations enkystées depuis plusieurs mois qui finissent par rendre malade des salariés ?
Toujours est-il que le désengagement professionnel fait son chemin parmi les salariés.
Humainement, le constat est édifiant ! Le niveau d’exigence est excessif ! Boulanger ne parvient plus à motiver ses salariés, à reconnaitre leur travail, ni même à leur offrir un environnement de travail serein et épanouissant.
Alors oui la CFDT est “affectée”, mieux : elle est en colère. Non pas que nous voulons partir en croisade. Nous voulons juste défendre la valeur, la valeur des salariés de l’entreprise du « si bien ensemble », cette valeur inestimable. Celle de nos savoir-faire.
La CFDT veut retrouver une dynamique positive, qui remette le salarié au cœur du dispositif, qui ré-enchante le travail, pour re-stimuler l’attractivité de notre entreprise.
Notre activité nous demande de l’action, de la réactivité, de l’innovation. Pour continuer à exister, pour permettre aux salariés d’exercer leur métier et de s’épanouir ; pour avoir, collectivement, un avenir.
Mais aujourd’hui, nous avons l’impression que cet avenir nous échappe. Et que nous sommes tous fatigués, épuisés par le sous-effectif chronique, les changements de cap et l’incertitude.
Suivre l’actualité, garder la tête froide, prendre un peu de hauteur est plus que jamais difficile dans cette période d’inconstance, mais c’est indispensable.
Malgré les alertes, rien - ou si peu - ne bouge, la CFDT s’interroge sur l’efficacité des quelques actions engagées. Il n’est pas trop tard pour mieux faire et réussir la fin d’année, mais il est urgent de réagir.
C’est pourquoi la CFDT demande que soit repris de manière certaine le contrôle de la situation avec des actions concrètes pour montrer la réelle volonté de la Direction, de redonner du relief et de la perspective aux équipes.
Plus que jamais, notre dialogue social doit-être vivant et constructif.
Sincères salutations, L’équipe CFDT Boulanger
